Bécasse en vol

Perdrix grise

Perdrix grise
Perdrix grise
Perdrix grises, photo Asbed Iskedjian
Perdrix grises, photo Asbed Iskedjian
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Récemment, nous avons célébré le centième anniversaire de l’introduction de la perdrix grise en Amérique. Voici la petite histoire de la perdrix grise et de sa chasse au Canada et aux États-Unis. Même si l’espèce a été introduite depuis plus d’un siècle, elle est désormais résidente à part entière et a évolué en fonction de son pays d’adoption. La perdrix grise que nous appelons aussi hongroise fait dorénavant  partie du paysage de la campagne du nouveau continent et offre  un défi exaltant au chasseur au chien d’arrêt. Loin d’être une cocotte elle a la réputation d’être farouche et de ne pas laisser de place à l’erreur.

Une gentille immigrante
À la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle, de grandes superficies forestières et des steppes broussailleuses ont été supprimées par l’homme en Amérique du Nord pour faire place à de grands espaces pour la pratique de l’agriculture.  Les espèces indigènes considérées comme gibier se sont ainsi retirées aux endroits vierges procurant ainsi un nouvel habitat inoccupé. La chasse étant affectée, les services d’aménagement faunique de plusieurs gouvernements ont cherché à acclimater des espèces susceptibles de s’accommoder aux zones agricoles. La polémique soulevée par les introductions d’espèces  animales non indigènes a nourri de nombreux débats tant dans les milieux cynégétiques que scientifiques.  Ces espèces ont souvent provoqué un déséquilibre écologique, mais les gallinacés qui ont réussi à s’adapter en Amérique du Nord n’ont pas causé un tel désordre. Dans certains états américains, un fort pourcentage des espèces gibiers tués à la chasse est des faisans ou des perdrix grises.

La belle province…
La présence du gris en Amérique est le résultat de lâcher.  Le nom de « Perdrix hongroise » ou en anglais « Hungarian Partridge » et familièrement « Hun »  tire son origine du pays d’où proviennent les premiers spécimens introduits.  Selon la littérature, tous les oiseaux proviendraient de la Hongrie, d’Angleterre, de la Tchécoslovaquie,  d’Autriche et du Danemark où se trouve la sous-espèce « perdix » qui somme toute, est la plus résistante. L’aire de répartition actuelle de la hongroise d’Amérique est divisée en quatre centres de dispersion s’étendant du Pacifique à l’Atlantique.  Le premier est situé au nord ouest des États-Unis, sur la côte du pacifique.  Le deuxième centre de dispersion se trouve dans les prairies du centre.  C’est le plus vaste et le plus favorable aux perdreaux gris.  Le troisième centre est celui de la région des grands lacs, il comprend quelques états du mid-ouest  américains et les provinces canadiennes de l’Ontario et le Québec, province francophone où la culture unique fait un clin d’œil  au reste de l’Amérique Shakespearienne…  Ensuite le quatrième centre de dispersion qui est aussi  le plus petit, il couvre les provinces maritimes du Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse et l’Ile du Prince-Édouard. Au Québec, les basses terres de la  vallée du St-Laurent accueillent la hongroise.  Vu du haut des airs cette vaste région agricole ressemble à une mosaïque où s’entremêlent les cultures de céréales et d’oléagineux. Soulignons au passage les fermes laitières qui deviennent rares, qui sont d’une importance capitale pour les grises en hiver.  Les oiseaux aiment se blottir contre les bâtiments agricoles pour se protéger du vent du nord. L’attrait principal des fermes laitières sont les tas de fumier qui dégagent de la chaleur et contiennent diverses graines aidant ainsi nos oiseaux à passer la froide saison. Depuis sont introduction dans la belle province vers 1940, RIEN n’a été fait pour aider l’oiseau. Les populations de grises sont en déclin au Québec. La disparition des petites fermes laitières et le changement des méthodes agraires vers la grande culture n’aident pas la cause de la perdrix. Un projet de recherche démarre au Québec. Les membres du Club des Bécassiers du Québec collaborent activement à ce travail.

 

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