Claude Poulin
Président de 2009 à 2019
Maintenant que plusieurs années sont passées, je suis à même de faire une rétrospective des évènements qui m’ont amené à devenir président du Club des bécassiers du Québec.
C’est lors de la Journée Passion Petit Gibier 2009 que je suis devenu le 5e président du Club des bécassiers du Québec. C’était, comme on dit, dû pour arriver, car j’avais démontré mon intérêt depuis quelques années. Tous savaient que la présidence était mon but, que ce n’était qu’une question de temps avant que j’occupe ce poste.
Je me souviens encore de ma première rencontre avec des membres du CBQ. Ce fut curieusement lors d’une réunion de la Société de la Gélinotte huppée. Je m’y étais rendu avec des amis du Club de Chiens de chasse de Québec. Bien que j’aie apprécié l’exposé sur ladite « Société », c’est ma rencontre avec des membres du CBQ qui m’a surtout intéressé. Profitant d’une pause, avec l’accord des gens de RGS, Richard Couture, alors président, nous a entretenus quelques minutes sur le CBQ, que je ne connaissais à l’époque que de nom. Il nous a parlé du Club, de ses objectifs, de son bulletin, « Le Bécassier », de ses activités, etc. Ce fut une révélation pour moi : j’ai senti chez ces gens une passion qui coïncidait avec ma propre vision des choses. Gabriel Bédard, qui était aussi présent, m’a remis un formulaire d’adhésion… ce fut le début de tout.
Lentement, j’ai fait ma place au sein du Club. Un peu par défi, mais timidement au début, j’ai osé écrire quelques articles. Aimant l’écriture, je me suis de plus en plus impliqué au niveau du bulletin. Après quelques années de présence assidue aux activités, la tenue du fichier du renouvellement des adhésions me fut offerte. J’ai accepté sans hésiter, j’étais prêt à relever ce nouveau défi. Richard trouva le terme de « registraire » pour cette fonction. Je peux donc dire que si je ne suis pas le premier président du CBQ, j’en suis le premier registraire en titre. Par contre, c’est vraiment en occupant ce poste que j’ai pensé pour la première fois que la présidence était pour moi un jour.
C’est en 2003 que Richard et Gabriel sondèrent sérieusement mon intérêt pour occuper ce poste. J’ai répondu que la présidence m’intéressait, mais que j’étais pour le moment trop occupé par le travail pour prendre cette fonction. J’ai été par contre bien clair, je leur ai demandé d’assurer la permanence encore quelques années, le temps que je me libère un peu de mes autres occupations. Au printemps 2003, lors d’une rencontre à l’Hôtel Bernières, M. Gaston Lemay accepta de prendre la présidence, histoire de me garder la place bien au chaud. Malheureusement, ce coloré personnage est décédé en juin, sans avoir même eu le temps d’occuper la fonction. En 2004, M. Gabriel Bédard est donc devenu président, en m’attendant oui, mais aussi pour donner un petit répit à Richard Couture, qui occupait ce poste depuis 15 ans! Si j’ai retardé plus que prévu la date de la prise des pouvoirs, c’est que je m’étais toujours dit : lorsque je prendrai la présidence, j’aurai le temps de m’en occuper. Après cinq ans à la barre du Club, je crois avoir livré la marchandise.
Ces dernières années sont passées en coup de vent. Peut-être que si j’avais porté seul la destinée du Club, j’aurais trouvé le temps long, mais ce ne fut pas le cas. J’avais pour m’épauler, et j’ai toujours d’ailleurs, un excellent comité, la majorité des membres en place sont restés, d’autres se sont joints à l’équipe, et certains sont revenus au bercail. Ce qui fait la grande force de cette brochette de bécassiers, c’est que tout en étant des passionnés de chasse au petit gibier, et de la bécasse en particulier, ils ont des centres d’intérêt et des compétences diverses; il y en a pour tous les goûts. Ne dit-on pas qu’une chaine n’est jamais plus forte que le plus faible de ses maillons? C’est vrai, mais lorsqu’il n’y a pas de maillon faible, c’est encore mieux.
Comme coup d’envoi, nous avons donné un nouveau « look » au bulletin. Celui-ci est le 11e, nouvelle génération, si je peux m’exprimer ainsi. Un bulletin semblable, sur papier glacé, coûte par contre cher à produire, très cher, il a fallu axer sur la recherche de nouveaux membres, et ce fut fait. Le nombre de bécassiers est passé de 98 à 125 réguliers (payants). Une commandite importante et quelques petites publicités nous ont aussi aidés. Au niveau des activités, la Journée Passion Petit Gibier est toujours présente et populaire. La Journée champêtre a fait un retour en force, obtenant un succès incontestable. Notre National bécassier demeure par contre fragile, étant toujours à la recherche de la formule idéale et d’un comité organisateur solide. Ce serait dommage qu’il passe l’arme à gauche car il aide avec sa formule unique de « seul concours sur gibier sauvage », à faire parler de lui et du CBQ; c’est un excellent ambassadeur. Que dire de notre comité de baguage qui, année après année, récolte des données qui font les délices des biologistes. Ce comité, un des fleurons du Club, prouve notre sérieux, et sert bien notre image de chasseur éthique, ce que nous sommes tous, j’espère.
Qu’adviendra-t-il du Club des bécassiers du Québec? À court terme, aucune inquiétude, il va très bien et est en bonne santé financière. L’intérêt des membres et du comité directeur est toujours présent. Il y aura bien sûr des rajustements, et peut-être même des virages importants à faire. Par exemple, le bulletin coûte plus cher en frais postaux qu’en frais d’impression… c’est un non-sens. Devrons-nous opter pour un bulletin virtuel ou hausser le coût d’adhésion au Club? Ces questions devront être abordées, tant au niveau du comité, qu’au niveau des membres. Mais le principal défi que nous avons, et il est de taille, est d’intéresser de plus en plus les jeunes, la relève. Je viens de franchir la barre des 65 ans, et lorsque je regarde l’âge moyen des membres, il ne faut pas être trop visionnaire pour réaliser qu’il faut axer sur la relève.
Si les membres m’accordent encore leur confiance, je me lance sans hésiter dans une autre étape de cinq ans, plein de passion et de motivation. Mais pourquoi cinq ans? N’est-il pas plus sage, lorsqu’on gravit une haute montagne, de viser le prochain relais que le sommet, qui nous paraît certes bien tentant, mais si loin, presque inaccessible.
Claude Poulin
Président du CBQ.